L’Alliance Citoyenne pour la Réforme du Secteur de la Sécurité (AC-RSS), en partenariat avec Friedrich Ebert Stiftung, a organisé lundi 16 Novembre 2022, à l’hôtel de l’Amitié de Bamako, le forum national de la société civile sur la réforme du secteur de la sécurité. L’ouverture du forum des deux jours s’est déroulée en présence du coordinateur national de l’AC-RSS, Soumaïla Lah, du représentant de Friedrich Ebert Stiftung résident au Mali, et ainsi que plusieurs composantes de la société civile.
L’objectif général de ce forum nécessite l’implication de tous les acteurs sociopolitiques dans les crises multiformes, multisectorielles et multidimensionnelles du Mali, principalement la société civile. Selon l’Alliance Citoyenne pour la Réforme du Secteur de la Sécurité (AC-RSS), il s’agit de contribuer à une plus grande implication de la société civile au processus de réforme du secteur de la sécurité afin de rendre la forme plus efficiente, plus efficace et adaptée aux besoins de la population. Quant aux objectifs spécifiques, ils visent à : faciliter la compréhension des concepts et la lecture des approches ; contribuer à l’appropriation du processus de réforme du secteur de la sécurité par les acteurs sociopolitiques ; faire connaître les acteurs, notamment l’AC-RSS, et leurs actions dans le domaine de la réforme du secteur de la sécurité ; promouvoir l’implication de la société civile dans la lutte contre la criminalité transfrontalière organisée, le grand banditisme et sa jonction avec le terrorisme ; offrir un espace de dialogue entre les autres acteurs sociopolitiques du Mali ainsi que des partenaires techniques et financiers intervenant dans le champ de la Réforme du Secteur de la Sécurité.
Dans un contexte précis, il faut rappeler que le sahel dont les limites bordent toute l’extrémité sud du désert du sahara et le territoire qui permet la transition entre le désert aride et la forêt tropicale au sud s’étendant de la Mauritanie au Tchad voire l’extrémité Est du continent et comprenant plus de 100 millions d’habitants. Il abrite certains des plus grands aquifères du continent, ainsi que des eaux de surface importantes comme le lac Tchad et le fleuve Niger. La région est dotée de pétrole, gaz naturel, or, fer…Ces ressources constituent une opportunité importante pour la diversification économique, le développement des chaînes de valeur et des moyens de subsistance des habitants. La région jouit également d’un grand potentiel d’énergie renouvelable, notamment solaire et éolienne, encore largement sous-exploité. Malgré ces atouts, le sahel reste l’une des régions les plus pauvres, confrontée à la fois à des enjeux sécuritaires et à de fortes vulnérabilités économiques, sociales et environnementales. Les foyers de violences ont été progressivement amenés à s’interconnecter par le biais de trafics (d’armes, de drogue, de biens de contrebande ou de migrants ) ou par intérêt partagé dans la déstabilisation d’une région. En effet, la sécurité ne cesse de s’y dégrader avec l’apparition de nombreux types de conflictualités qui s’ajoutent aux crises préexistantes : conflits communautaires, guerres civiles, violences à l’occasion des élections, guerres engagées par des insurgés en périphérie des Etats ou encore le banditisme. Le terrorisme avec le référent musulman se présente comme une menace particulièrement létale. Le Mali a connu en 2012, une crise sans précédent, même si elle s’inscrit dans la lignée de plusieurs mouvements de rébellion depuis 1963. Cette crise aux ramifications profondes est encore loin d’être résorbée même si un processus de reconstruction d’un Etat post conflit est enclenché. Ce processus de reconstruction et de stabilisation se fait par le biais de plusieurs mécanismes au rang desquels se retrouve le processus de réforme du secteur de la sécurité. Le concept de Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS) s’est imposé comme un mécanisme central des interventions internationales dans les Etats en guerre, faillis, fragiles ou en reconstruction depuis au moins trois décennies. Ce mécanisme a pour objectif de réformer l’armée, la police, la justice, les renseignements…
Il faut signaler que l’implication de la société civile dans le processus de la réforme du secteur de la sécurité est la finalité du projet « Sécurité pour tous » mis en œuvre par la Friedrich Ebert Stiftung et l’Union européenne entre 2019-2022. Ce projet vise à contribuer à la mise en place d’actions et d’institutions garantissant que la mission de sécurité soit plus responsable, plus adaptée et plus équitable face aux besoins de sécurité de la population.
Alassane Cissé