Les États africains doivent promouvoir et accélérer la production locale d’engrais organiques. C’est la principale recommandation issue du webinaire international organisé le 30 juillet 2022 par Agri Digitale sous le thème « Agriculture en Afrique et flambée du prix des engrais : enjeux et perspectives ».
L’agriculture africaine traverse une période difficile, marquée par la crise des intrants agricoles, notamment les engrais. Nécessaire à la revitalisation des sols, les engrais deviennent de plus en plus rares en Afrique, et cela s’accompagne inéluctablement par une hausse des prix sans précédent, comprise de 50% à 100%. Ne pouvant supporter une telle flambée des prix, certains producteurs ont réduit drastiquement leur surface cultivée, d’autres se sont livrés à une reconversion de cultures en choisissant beaucoup plus les cultures moins exigeantes en engrais.
C’est dans ce contexte qu’Agridigitale, un journal d’information sur l’agriculture africaine, a organisé en collaboration avec le Réseau des journalistes agricoles de la Cedeao (Reja-Cedeao), un webinaire international autour du thème : « Agriculture en Afrique et flambée du prix des engrais : Enjeux et perspectives ».
La production locale d’engrais organiques
Après avoir dressé un état des lieux de la crise des engrais en Afrique, les panélistes de cette conférence en ligne ont proposé plusieurs solutions, notamment la production locale des engrais organiques. « Il faut que l’agriculteur africain produise lui-même son engrais organique. Si on arrive nous même à produire nos engrais à partir de ce qu’on a, ça nous permettra d’éviter un tant soit peu de subir tous ces coups extérieurs », préconise Pascaline Yao, agro écologiste et productrice d’engrais organique en Côte d’Ivoire.
La production locale d’engrais organiques confère non seulement une sécurité à l’agriculture africaine, mais aussi un idéal en termes d’agriculture durable. L’utilisation des intrants organiques favorise la préservation des sols et permet de gérer durablement le sol et sa fertilité.
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C’est en effet depuis 2020 que le Centre international de développement des engrais (IFDC) alerte sur l’évolution des prix des engrais en Afrique. « En 2021, beaucoup de pays n’ont pas pu importer les quantités suffisantes parce que les prix étaient très élevés, mais là encore en cette année 2022, on a des problèmes de disponibilité parce que la crise en Ukraine est venue aggraver la situation», explique Samuel Goulivas, analyste du marché des engrais à l’IFDC.
D’après les prévisions de L’IFDC les prix des engrais seront soit maintenus au niveau actuel, ou connaîtront encore une légère hausse en 2023. Comme conséquences, les rendements agricoles, et notamment les céréales (maïs) chuteront de 10 à 15 millions de tonnes cette année. Ce qui entraînera une importation massive du riz d’autres produits constituant l’alimentation de base en Afrique