Faire le point du bilan annuel 2023 et échanger sur sa stratégie salvatrice étaient les points inscrits à l’ordre du jour de la 24ème Assemblée générale du Samusocial réunissant ses partenaires techniques des services gouvernementaux et sociaux. C’était ce samedi 09 novembre 2024 au siège du Samusocial sise à l’Hippodrome. Elle a été présidée par le Directeur Nationale de la Promotion de l’Enfant et de la Famille, M. Harouna Samaké.
En guise de rappel le Samusocial œuvre, depuis 2001, au côté de l’État dans la lutte contre le phénomène des enfants et jeunes en rue et le vagabondage. Le Samusocial est une ONG qui s’occupe de l’accompagnement psycho social et médical des jeunes et enfants en situation de rue. Il appuie également les enfants en contact avec la loi.
Cette assemblée générale, 24ème du genre, était placée sous le parrainage de la direction nationale de la Promotion de l’Enfant et de la Famille. En plus des travaux de l’assemblée générale mettant un accent particulier la cérémonie d’ouverture, la rencontre a été marquée par la remise de kits de matériels aux bénéficiaires de la formation en maquillage et henné. Cette assemblée est consacrée à présenter le bilan de l’année écoulée.
Phénomène des enfants et jeunes en rue
D’abord, le président du conseil d’administration du Samusocial, M. Mohamed Idrissa Keïta a fait savoir que « ce phénomène des enfants et jeunes en rue qui touche la plupart des grandes agglomérations d’Afrique et d’ailleurs se développe avec une ampleur sans précédent dans notre capitale depuis quelques années».
A son tour, Prioritairement, le directeur national de la promotion de l’enfant et de la famille a reconnu, à ce titre, la désolation du spectacle des enfants de la rue qui nous interpelle, 35 ans après l’adoption de la convention internationale relative aux droits de l’enfant par l’assemblée des nations unies. Tout en affichant l’existence de la volonté politique des autorités à travers la ratification des textes juridiques internationaux, il a affirmé que « le gouvernement de la République du Mali a adopté le 16 juillet 2014, lançant ainsi un vaste chantier visant à renforcer le cadre national de promotion et de protection des droits de l’enfant ».
Que, « La problématique à laquelle fait face le Samusocial Mali, est un phénomène d’une complexité et d’une ampleur auxquelles mon département n’est pas indifférent. Notre continent abrite environ 30 millions d’enfants vivant en rue, soit 25% de la population des enfants des rues à travers le monde, estimé à 120 millions d’enfants » a fait savoir M. Harouna Samaké.
Un Bilan satisfaisant
Le Samusocial s’est démarqué par sur tous les domaines d’œuvres humanitaires de l’assistance juridique, passant par la prise en charge des enfants et jeunes, par la réinsertion familiale et professionnelle, assistance médicale, etc.
En termes de réalisations, M. Mohamed Idrissa Keïta a affirmé que les équipes du Samusocial en 2023 ont atteint 2188 EJVR pris en charge, composés de 45% de garçons, 50% de filles et de jeunes mères et 5% de bébés ; 2411 consultations et soins médicaux répartis entre 1779 soins en ambulatoire, 113 hospitalisations et 519 accompagnements pour bilans et examens médicaux ; 2358 entretiens sociaux d’identification ou de soutien psychosocial ; 12 090 compléments nutritionnels distribués lors des maraudes ; 171 orientations dans les centres d’hébergement partenaires ; 38 projets de formation et d’insertion professionnelle ; 115 retour en famille ; et 895 séances de causeries socio-éducatives et d’éducation à la santé.
En ce qui concerne les œuvres humanitaires au profit des personnes déplacées internes à Bamako depuis 2020, M. Mohamed Idrissa Keïta a donné plusieurs chiffres, à savoir : 915 PDI ont été prises en charge, principalement sur le Site de Faladié; 34 515 collations ont été distribuées aux enfants sur l’espace ami des enfants sur le site de Faladié ; 1961 prises en charge médico-psychosociales ont été réalisées lors des activités, principalement sur le site de Faladié ; 451 prises en charge médico-psychosociales ont été réalisées lors des visites dans les ménages ; 48 séances de sensibilisation des parents ont été réalisées ; la réalisation des activités artistiques avec 40 femmes et adolescents dans le cadre du renforcement de la résilience des PDI et de la promotion d’un climat de paix sur les sites.
En d’autres termes, il a ajouté que « dans le contexte actuel de la refondation, le combat contre le phénomène des enfants en rue, figure parmi les priorités des plus hautes autorités du Mali».
Le ministère de la promotion de la femme, l’enfant et de la famille s’engage à jouer un rôle de leadership afin de fédérer les initiatives et énergies pour venir à bout du fléau. Pour ce faire, il a laissé entendre que « mon département travail sur l’élaboration d’un projet de réinsertion des enfants des rues qui sera mis en œuvre avec l’ensemble des acteurs. Dans cette dynamique et et dans la mouvance de la célébration du 20 novembre, il a précisé que « le ministère procédera au lancement de la formation de 24 enfants en situation difficile».
Mme Mariam G Camara, membre de la délégation spéciale de la mairie du district de Bamako, a montré que son département est véritablement engagé dans une vaste opération d’assainissement et d’amélioration du cadre de vie dans la capitale. Face aux phénomènes des personnes situation de rue, avec l’accompagnement des acteurs partenaires, la mairie du district de Bamako a élaboré un programme intitulé » Plan d’action de lutte contre le phénomène des personnes en situation de rue à Bamako ». Il vise, selon elle, à mettre en œuvre une action urgente de retrait et réinsertion des enfants et jeunes vivant en situation de rue, des talibés et enfants jumeaux ; doter la ville de Bamako de dispositifs efficaces de prise en charge et réinsertion des enfants et jeunes en situation de rue ; et mettre en œuvre des activités d’information et de sensibilisation pour la prévention des personnes en situation de rue.
Des témoignages
M. Sacko, du centre de correction de Bolé, a apprécié les efforts du Samusocial Mali qui joue depuis 20 ans un rôle majeur dans la réponse aux besoins quotidiens des enfants et jeunes vivant en rue à Bamako.
En d’autres termes, il a déclaré que «. À Bolé, il y a deux sections, à savoir : Bolé Mineurs et Bolé femmes. Mais après constat, Le Samusocial est aujourd’hui l’un des partenaires voir le partenaire le plus actif dans le cadre de la détention des mineurs. Il intervient dans le domaine de la santé et psychologique. À bolé, nous rencontrons tous sortes de cas, notamment des malades, des délinquants, des vagabonds etc. Pratiquement Samusocial a beaucoup fait des interventions philanthropiques qui a consisté à soigner ces derniers, les héberger jusqu’à leurs réinsertions professionnelle et familiale. Leur équipe est acclamée, à leur rentrée à Bolé, par les enfants. Parce qu’ils savent c’est leur bonheur qui est venu. Il intervient dans le contexte juridique. »
Par ailleurs, il a certifié l’efficacité et la rapidité du Samusocial, un atout qui le particularise. D’où « le Samusocial est très rapide. Si vous parvenez à joindre un de leur élément, votre préoccupation est prise automatiquement en charge. Ils se détachent par leur rapidité et efficacité d’intervention. Ils sont disponibles 24 heures sur 24 heures et 7 jours sur 7 jours.»
Il a reconnu les efforts entrepris par l’état pour la multiplication des partenariats. Mais pour lui, « s’il y a un partenaire à féliciter avec l’administration pénitentiaire, c’est le Samusocial».
Que : « Samusocial est un acteur majeur de lutte contre le vagabondage, la prostitution et plusieurs déviances sociales. Il a entretenu et hébergé plusieurs sans abris. Parmi ces personnes, il y a des prostituées que Samusocial a aidé à se réinsérer à travers ses œuvres salvatrices. » a-t-Mme Diané ajouté. Tout en reconnaissant les progrès faits par la structure dirigée par Alou Coulibaly, de sa création à aujourd’hui au niveau de plusieurs spécificités, elle estime que le Samusocial mérite un siège. »
A l’image de tous ces efforts fournis et stratégies en place, avec l’appui de ses partenaires et si gouvernement améliore ses conditions, le Samusocial va accroitre son taux d’intervention, en réduisant voire mettre fin au phénomène de vagabondage et la prostitution d’enfants et jeunes.
Briinho