La campagne agricole 2022-2023 se prépare au Mali. Le gouvernement assure que la livraison des intrants agricoles sera faite à temps. Le ministre de l’économie et des finances indique qu’à cause de la flambée des prix, la subvention des engrais coûtera à l’État 17 milliards de FCFA.
Plus de 50% de livraison des intrants agricoles sont faites, selon le ministre de l’économie et des finances Alousseiny Sanou. « La flambée des prix des intrants sur le marché mondial est connu de tous et au niveau de la CMDT, déjà, nous avons pris le devant et on a lancé les appels d’offre à temps » dit le ministre Sanou. Concernant la zone céréalière le ministre annonce que c’est à partir de fin mai que la livraison d’intrant va commencer.
A Kita, les producteurs disent n’attendre que ces intrants. Il faut souligner que l’insuffisance d’engrais a impacté négativement le rendement de la production du coton de la campagne précédente. « Nous avons déjà procédé au recensement mais actuellement nous n’avons pas d’information sur l’arrivée des intrants » affirme Makandjan Keita, paysan.
Par contre, à Yorosso des producteurs reconnaissent que certaines localités ont reçu leurs intrants. Comme en témoigne Gaoussou Dao membre de la chambre d’agriculture de Yorosso. « J’ai reçu 180 sacs d’engrais pour le moment en ce qui concerne la campagne cotonnière. Pour les pesticides il y a un stock que nous pourrons utiliser en cas de besoin » dit-il. Par ailleurs il précise que pour le maïs et autres ils sont toujours à l’attente.
Notons que la subvention des intrants pour la campagne agricole 2022/2023 coûtera finalement 27 millions $.
Au Mali, l’exécutif déboursera 17 milliards FCFA (27 millions $) pour subventionner l’achat d’intrants pour la campagne agricole 2022/2023, contre une enveloppe de 15 milliards de francs CFA (24 millions $) prévue initialement. C’est ce qu’a annoncé Alousséni Sanou, ministre de l’Economie et des Finances.
Cette révision à la hausse du budget s’explique notamment par la flambée des prix qui prévaut actuellement sur le marché mondial. Selon le responsable, la livraison des intrants a déjà atteint la moitié du volume commandé auprès des pays fournisseurs. Au Mali, l’agriculture contribue à 20 % du PIB et emploie près de 60 % de la population active.
Alors que selon le département américain de l’Agriculture, les superficies dédiées notamment à la culture du coton seront en hausse cette année dans notre pays, elles pourraient connaître des réductions importantes, à cause des difficultés liées à l’accès aux engrais. À Kita, Sikasso ou Dioïla, les producteurs attendent l’urée, dont la rareté constitue une entrave à l’atteinte des objectifs.
À Dioïla, l’heure est la mise en place des intrants pour le démarrage de la campagne. Selon les acteurs, il y a encore des manques dans la fourniture des engrais et le problème majeur est la disponibilité de l’urée, indispensable lors des semis du coton. Une réalité qui conduit les producteurs à revoir leurs prévisions à la baisse. Ainsi, de plus de 41 000 hectares, les superficies ont été ramenées à 38 000 hectares dédiés au coton, pour que l’urée actuellement disponible soit suffisante pour les cultures.
Une réalité partagée par les producteurs de Kita, où les acteurs affirment ne pas avoir de « difficultés majeures ». « L’inquiétude se situait au niveau du paiement, mais actuellement il est en train d’être fait », explique Cheickna Diallo. Le défi reste celui de la disponibilité des engrais, même si la CMDT se veut rassurante.
Le contexte de crise est amplifié par la guerre en Ukraine, principale pourvoyeuse de ce produit pour notre pays. Avec de 60 à 70% de disponibilité, les engrais se font attendre, surtout l’urée, qui n’est pas du tout disponible pour le moment dans son secteur, ajoute le producteur M. Diallo. Mais il espère que d’ici la régularisation des pluies, elle arrive. Dans ce secteur, où les pluies « ne sont pas en avance comme à Sikasso », difficile d’envisager la culture du coton et du maïs, les 2 principales productions, sans engrais. Les producteurs estiment pouvoir attendre jusqu’au 10 juillet.
Même s’ils restent optimistes, les producteurs de Sikasso espèrent disposer de l’engrais au plus tard le 5 juin, sinon ils devront eux aussi réduire leurs superficies de coton. À ce jour, un peu plus de 50% des besoins en engrais ont été satisfaits pour l’ensemble des secteurs de Sikasso. L’an passé à la même période, la disponibilité était de 85%. Même si c’était suite à une campagne précédente caractérisée par le boycott des paysans.
Issa Baradian TRAORE
Source: Le Canal